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PATIO Conseil à l’exposition « Les têtes de l’emploi »

Une exposition photo de 11 portraits de travailleurs : le projet était présenté au grand public ce lundi 5 février. On y était.

L’origine ? Une collaboration entre l’Association Equinoxe et un groupe de travail bénévole du C2D (Conseil de Développement Durable) de Bordeaux Métropole. La photo a été le moyen choisi pour singulariser un phénomène social : la discrimination à l’emploi, par l’origine ou par le genre. Derrière l’appareil se trouve le portraitiste Ken Wong-Youk-Hong.

La violence est parfois indicible, inouïe, inaudible…et pourtant, quand on est accusateur, il faut apporter la preuve de ce dont on est victime. C’est une épreuve difficile à partager car souvent ceux qui ne l’ont pas vécu l’ignore. Alors… jusqu’où aller dans l’épreuve pour apporter la preuve ? Ces 11 visages porteurs de messages mettent en lumière la discrimination comme une expérience humaine singulière, relevant de l’intime.

La discrimination est l’attribution d’une identité figée à un individu quelque soit la situation. Le stéréotype va plus loin, il est renforcé collectivement. Au fil des portraits, nous éprouverons peut-être des attentes collectives qu’on calquera sur des comportements individuels : des qualités personnelles dans l’utilisation des compétences (une femme douce aide-soignante en EHPAD vs. un homme fort agent de sécurité dans une grande enseigne). La catégorisation mentale des faits nous sert de repères ; l’important semble t-il est de prendre conscience de nos stéréotypes et de leurs effets, pour les déconstruire et les dépasser. 

La discrimination appelle une lutte solidaire sans diversion ni dispersion. Le groupe de travail propose de répondre par une stratégie collective et précise qu’on entend davantage une personne dans un combat lorsqu’elle n’y a pas d’intérêt. La discrimination doit être l’affaire de tous.

La discrimination est un délit (article 225-1 du code pénal); elle a surtout un coût social, économique et culturel insupportable pour la collectivité. La sanction est alors très importante car elle renvoie un message politique fort (on pense ici au cas de la SNCF, condamnée en appel pour discrimnation envers les Chibanis).

On pourrait reprocher à ces portraits une certaine forme de discrimination positive, mais le collectif y voit l’idée d’ « actions positives » : cibler les groupes les plus mal traités pour ne plus ignorer ni nous accommoder du sort réservé à certains; bref donner plus de visibilité à ceux qui ont moins. Mais on découvrira par ailleurs des portraits inattendus; car si les représentations bougent peu, les pratiques davantage… On laisse la surprise aux lecteurs qui souhaiteraient découvrir l’exposition !

Des photographies qui éveillent l’inconscient collectif sur certains stéréotypes, une opération de sensibilisation à découvrir tout au long de la semaine (5-10 février) sur le campus de la Victoire (Université de Bordeaux).

Pour aller plus loin, découvrez le manifeste « Pour en finir avec les discriminations ».

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